Brexit : Johnson à Bruxelles mercredi 9 décembre pour d'ultimes négociations

Le Premier ministre britannique Boris Johnson rencontrera mercredi 9 décembre à Bruxelles la cheffe de l'exécutif européen Ursula von der Leyen dans un ultime effort pour faire aboutir les négociations post-Brexit, toujours dans l'impasse.

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Le Premier ministre britannique Boris Johnson sort du 10 Downing Street, le 8 décembre à Londres.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Le Premier ministre se rendra à Bruxelles demain (mercredi 9 décembre) pour un dîner avec von der Leyen afin de poursuivre les discussions sur les relations futures entre le Royaume-Uni et l'UE", a annoncé un porte-parole de Downing Street mardi 8 décembre.

Ursula von der Leyen a confirmé la rencontre, déclarant sur Twitter avoir "hâte d'accueillir le Premier ministre britannique" mercredi soir 9 décembre pour "poursuivre nos discussions sur l'accord de partenariat".

À seulement trois semaines de la rupture définitive, les obstacles à un compromis permettant d'éviter un "no deal" restent les mêmes. Mais les deux parties ont au moins réussi à s'entendre sur l'application du traité qui encadrait la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne le 31 janvier dernier.

Une réunion à Bruxelles a permis d'arriver à un "accord de principe" sur les dispositions douanières spécifiques à l'Irlande du Nord, censées éviter le retour d'une frontière avec la République d'Irlande.

Le gouvernement britannique va donc retirer les articles d'un projet de loi controversé actuellement examiné au Parlement, qui visaient à les contourner mais violaient de son propre aveu le droit international, au nom de la nécessité d'assurer la continuité des échanges entre Irlande du Nord et Grande-Bretagne.

L'Union européenne avait lancé une procédure d'infraction et des responsables du Parlement européen menaçaient de ne pas ratifier un éventuel accord de libre-échange si ces mesures étaient maintenues.

La nouvelle a soulagé l'Irlande, en première ligne du choc qui s'annonce le 31 décembre prochain, quand le Royaume-Uni va sortir du marché unique et de l'union douanière. "Et j'espère que c'est un signe que le Royaume-Uni est d'humeur à arriver à un accord et que l'élan va se poursuivre dans les négociations sur la relation future", a réagi le chef de la diplomatie irlandaise Simon Coveney.

Carte des zones économiques exclusives du Royaume-Uni et des pays voisins. 
Photo : AFP/VNA/CVN

La fin de la période de transition post-Brexit approche dangereusement, mais les discussions entre Britanniques et Européens continuent d'achopper sur les trois mêmes sujets : l'accès européen aux eaux britanniques, la manière de régler les différends dans le futur accord et les garanties exigées à Londres en matière de concurrence en échange d'un accès sans droits de douanes ni quotas à son immense marché.

"Je suis toujours optimiste, mais je dois être honnête avec vous, la situation en ce moment est délicate. Nos amis doivent comprendre que le Royaume-Uni a quitté l'UE pour pouvoir exercer un contrôle démocratique. Nous en sommes encore loin", a averti Boris Johnson.

Chercher une "issue politique"

De son côté, le négociateur en chef de l'Union européenne Michel Barnier a rappelé que l'UE ne sacrifierait "jamais (son) avenir" pour conclure un accord post-Brexit au prix de concessions qui fragiliseraient son marché unique.

Le négociateur européen pour le Brexit, Michel Barnier, le 7 décembre à Bruxelles.
Photo : AFP/VNA/CVN

Avec cette rencontre entre Boris Johnson et Ursula von der Leyen, il s'agit de "voir s'il y a une issue politique", les négociateurs étant allés "aussi loin qu'ils peuvent", a déclaré le porte-parole de M. Johnson.

À l'issue d'un entretien téléphonique lundi 7 décembre, Boris Johnson et Ursula von der Leyen avaient dressé un constat pessimiste, estimant que les conditions pour finaliser un accord n'étaient "pas réunies".

Un échec exigerait la préparation de mesures d'urgence car un "no deal" entraînerait, dès le 1er janvier, des échanges fondés sur les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), synonymes de droits de douane ou de quotas, potentiellement dévastateurs pour des économies déjà fragilisées par la pandémie.

S'il est conclu, un accord commercial - de plus de 700 pages - devra encore être ratifié par les Parlements britannique et européen avant d'entrer en vigueur le 1er janvier, ce qui apparaît de plus en plus acrobatique avec la nouvelle prolongation des négociations.

AFP/VNA/CVN

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